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Bribes de mots

7 novembre 2013

Deux étrangers de Emilie Frèche

Élise n'a pas vu son père depuis sept ans. Il vit au Maroc, il connaît à peine son mari et pas du tout ses enfants, quant à elle, elle ne sait rien de sa vie. À force de ruptures, d'amour blessé et de petites humiliations qui auront jalonné leur histoire, le père et la fille ont fini par ne plus parler la même langue : ils sont devenus deux étrangers. Et pourtant, lorsqu'Élise reçoit l'improbable coup de fil de son père la sommant de venir le voir, elle obéit aux ordres de ce tyran domestique comme à un vieux réflexe, alors même que son propre foyer est en train de se déliter : elle prend son antique Renault 5, seul héritage de sa mère tant aimée, et met le cap sur Marrakech. Portrait d'une famille prise dans les glaces de souffrances jamais apprivoisées, trop longtemps tues, 'Deux étrangers' est le roman d'une séparation et de retrouvailles impossibles et néanmoins essentielles. Un voyage dans le temps au rythme indomptable des souvenirs et des émotions, éclairé par un humour ravageur, une lucidité sans appel et un inextinguible désir de justice.

Prix du libre orange 2013 (si les prix veulent dire quelque chose!), surtout Actes sud ( j'adore!)
Un récit qui ne laisse pas indifférent, une histoire familiale tout en souffrance et comment elle se répéte...
bref j'ai adoré ! un livre fort.

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5 novembre 2013

Mâm de Kim thuy

Mãn est le nom d'une jeune femme protégée par l'amour d'une mère  inquiète: elle sait qu'elle ne sera pas toujours auprès de sa fille. Lui trouver  un vieux mari est, pense-t-elle, la solution idéale. Et Mãn se retrouve épouse  d'un restaurateur vietnamien exilé au Québec.  

En cuisine, devant la chaleur des fourneaux, elle n'a guère le temps de rêver  mais ses gestes lui chuchotent le passé. Un ingrédient puis un autre, une  crevette caramélisée, une soupe parfumée, un gâteau à la banane... l'ordinaire  devient exceptionnel et la clientèle afflue chez Mãn et son  époux.  

Un superbe livre ( à l'image de Ru, le précedent de Kim Thuy), très bien écrit, très dense, plein de saveurs culinaire.... un excellent moment ...parce que j'aime le vietnam !

 

4 novembre 2013

Silence

Je me tais. Je ne te dis pas.
Mentir par omission
Pour te protéger, ce n’est pas mentir
Tu es devenue bien trop fragile au fil des années
Tu t’effondrerais impuissante
Dans l’abîme de tes pensées grises
Je ne veux pour toi que des rayons de soleil
Qui t’enveloppent  de douceur

les impromptus: parler du silence sans jamais le nommer

3 novembre 2013

Le quatrième mur de Sorj Chalandon

L'idée de Sam était folle. Georges l'a suivie. Réfugié grec, metteur en scène, juif en secret, Sam rêvait de monter l'Antigone d'Anouilh sur un champ de bataille au Liban. 1976. Dans ce pays, des hommes en massacraient d'autres. Georges a décidé que le pays du cèdre serait son théâtre. Il a fait le voyage. Contacté les milices, les combattants, tous ceux qui s'affrontaient. Son idée ? Jouer Anouilh sur la ligne de front.
Créon serait chrétien. Antigone serait palestinienne. Hémon serait Druze. Les Chiites seraient là aussi, et les Chaldéens, et les Arméniens. Il ne demandait à tous qu'une heure de répit, une seule. Ce ne serait pas la paix, juste un instant de grâce. Un accroc dans la guerre. Un éclat de poésie et de fusils baissés. Tous ont accepté. C'était impensable.Et puis Sam est tombé malade. Sur son lit d'agonie, il a fait jurer à Georges de prendre sa suite, d'aller à Beyrouth, de rassembler les acteurs un à un, de les arracher au front et de jouer cette unique représentation.
Georges a juré à Sam, son ami, son frère. Il avait fait du théâtre de rue, il allait faire du théâtre de ruines. C'était bouleversant, exaltant, immense, mortel, la guerre. La guerre lui a sauté à la gorge. L'idée de Sam était folle. Et Georges l'a suivie.

L'idée était folle et belle....l'écriture est belle et forte...mais c'est la guerre et d'une violence terrible,
peut être que je n'avais envie de lire cette violence cruelle,
je vous laisse décider de... si vous en avez envie!

2 novembre 2013

La fabrique du monde de Sophie Van der Linden

 Une petite chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l'usine parce que son grand frère entrait à l'université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité. Aujourd' hui en Chine. Mei, jeune ouvrière de dix-sept ans vit, dort et travaille dans son usine. Elle rêve aussi. Confrontant un souffle romantique à l'âpre réalité, La Fabrique du monde est une plongée intime dans un esprit qui s'éveille à l'amour, à la vie et s'autorise, non sans dommage, une perception de son individualité.

Un petit livre qui se lit très vite, plein de fraîcheur et de lourdeur...parce que vivre dans ces conditions, cela interroge ! un beau moment de lecture

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30 octobre 2013

Manie !

Devant une tasse de café, une heure avant le départ du train….

Hep Grand-Père j’l’avais bien dit qu’on serait trop trop en avance
Avec ta manie de ouf d’arriver toujours trop tôt
C’est un truc de malade, tu perds un temps fou

Hé petit gars, pas si fou que ça, imagines un peu
Si je n’étais pas arrivé avec une sérieuse avance
Soixante ans en arrière, je n’aurais pas pris la navette
Prévue une heure plus tôt 
Je ne me serai pas retrouvé assis à côté
D’une jeune fille pleine de charme, qui de plus
Allait devenir ta grand-mère ……..
Et tu ne serais pas là à discuter avec moi….

Et si aujourd’hui on n’avait pas cette heure d’avance
On ne partagerait pas non plus ce café, tranquilles
J’entends bien ta mère te houspiller sans arrêt
Allez, manies toi sinon tu seras en retard
Souviens toi mon garçon, le temps ça se savoure
Un peu d’avance…. Trop de chance!

Pour les impromptus: une manie

22 octobre 2013

Patience en dentelle

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21 octobre 2013

Heureux les heureux de Yasmina Reza

Dans le 95, qui va de la place Clichy à la porte de Vanves, je me suis souvenue de ce qui m'avait enchaînée à Igor Lorrain. Non pas l'amour, ou n'importe lequel des noms qu'on donne au sentiment, mais la sauvagerie. Il s'est penché et il a dit, tu me reconnais ?J'ai dit, oui et non. Il a souri. Je me suis souvenue aussi qu'autrefois je n'arrivais jamais à lui répondre avec netteté. – Tu t'appelles toujours Hélène Barnèche ? – Oui.  – Tu es toujours mariée avec Raoul Barnèche ? – Oui.
J'aurais voulu faire une phrase plus longue, mais je n'étais pas capable de le tutoyer. Il avait des cheveux longs poivre et sel, mis en arrière d'une curieuse façon, et un cou empâté. Dans ses yeux, je retrouvais la graine de folie sombre qui m'avait aspirée. Je me suis passée en revue mentalement. Ma coiffure, ma robe et mon gilet, mes mains. Il s'est penché encore pour dire, tu es heureuse ?J'ai dit, oui, etj'ai pensé, quel culot.  Il a hoché la tête et pris un petit air attendri, tu es heureuse, bravo '.

J'ai aimé l'accumulation de situations, tous ces petits tableaux de gens "soit-disant" heureux...
j'ai passé un bon moment.

 

18 octobre 2013

La rue était étroite....

La rue était étroite, longue, humide et sombre
La traboule de mon enfance
Le passage de toutes mes peurs
Au beau milieu, la majestueuse montée d’escalier,
Vestige  de l’ancien  couvent des Ursulines,
Aux marches inégales, que, dès la nuit tombée
Je grimpais en courant pour échapper
A d’hypothétiques poursuivants
Echappés de la cour intérieure,
Poivrots déversés à l’arrière ban
Du bar de la place du peuple
Vautrés dans les poubelles
Adossés à la loge de la concierge
La vieille madame Bacher qui
Chaque soir tirait la grille grinçante
Refermant ainsi  le piège à rats
Aujourd ‘hui  le passage est toujours
Aussi sombre, tagué et ténébreux,
La cour intérieure cadenassée par des grilles
La montée fermée dans un sas vitré avec digicode,
Me voila donc rassurée, je ne suis pas la seule
A avoir eu peur dans ma traboule, sauf que
Les peurs de l’enfance sont tenaces
Elles nous poursuivent longtemps
De leurs ombres  angoissantes, irrationnelles
Irréversibles , gravées au plus profond de la mémoire.

incipit: La rue était étroite, longue, humide et sombre

14 octobre 2013

Pensée

Ne laissez pas les grincheux ternir votre journée
votre joie est plus forte que leur morosité

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