La rue était étroite....
La rue était étroite, longue, humide et sombre
La traboule de mon enfance
Le passage de toutes mes peurs
Au beau milieu, la majestueuse montée d’escalier,
Vestige de l’ancien couvent des Ursulines,
Aux marches inégales, que, dès la nuit tombée
Je grimpais en courant pour échapper
A d’hypothétiques poursuivants
Echappés de la cour intérieure,
Poivrots déversés à l’arrière ban
Du bar de la place du peuple
Vautrés dans les poubelles
Adossés à la loge de la concierge
La vieille madame Bacher qui
Chaque soir tirait la grille grinçante
Refermant ainsi le piège à rats
Aujourd ‘hui le passage est toujours
Aussi sombre, tagué et ténébreux,
La cour intérieure cadenassée par des grilles
La montée fermée dans un sas vitré avec digicode,
Me voila donc rassurée, je ne suis pas la seule
A avoir eu peur dans ma traboule, sauf que
Les peurs de l’enfance sont tenaces
Elles nous poursuivent longtemps
De leurs ombres angoissantes, irrationnelles
Irréversibles , gravées au plus profond de la mémoire.
incipit: La rue était étroite, longue, humide et sombre