Tu deviens rare et précieux
Mais toujours je te cherche
Quand je me promène
Dans la campagne l’été
Je longe les champs de blé
Je piétine le dernier sillon de terre
Je me faufile
Et quand j’entrevois le rouge coquelicot
Je te devine tendre et fragile
Soleil bleu, flocon bleu
Longue tige qui se balance délicatement
Non je ne te cueillerais pas, tu fanerais trop vite
Et sans ton champ de blé
Et sans ton coquelicot
Que deviendrais–tu ?
Non, je préfère te graver dans mon cœur
Je m’imprègne de toi
Et quand un jour j’aurais
Un bleu à l’âme, je penserais très fort à toi
Et ce sera toi le bleuet qui viendra
Tendrement me réconforter .