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Bribes de mots
13 novembre 2013

Un jour par la forêt de Marie Sizun

Qu'est-ce qui pousse Sabine, petite élève de 5e, solitaire et rêveuse, à ne pas se rendre en classe, ce matin de printemps ? Pourquoi décide-t-elle ce jour-là de faire l'école buissonnière, et d'aller à la découverte d'un Paris qu'elle ne connaît pas très bien et qui l'a toujours fascinée ? Ce n'est pas seulement pour échapper au rendez-vous que la prof de français, excédée par son désintérêt, a fixé à sa mère.
La fuite de Sabine parle de honte et d'incompréhension. Honte de sa mère, qu'elle sent ne pas correspondre à l'image qu'on se fait d'une mère attentive, soucieuse de la scolarité de son enfant ; mais aussi honte de son milieu social où la culture reste un mot opaque, presque hostile. La petite prend soudain conscience que ce monde du lycée lui est fermé, comme il l'a été aux siens. Mais, au cours de sa journée vagabonde, bien des choses vont changer pour elle.
Le hasard d'une rencontre lui fera découvrir le trésor qu'elle porte en elle et qui ne demande qu'à être révélé. Sous les auspices de Victor Hugo, et plus largement de la poésie, Marie Sizun nous donne à voir la métamorphose d'une petite fille que tout condamnait à l'échec scolaire mais qu'un regard différent révèle à elle-même.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui ressemble un peu à une fable poétique mais tellement dans notre monde actuel !
un excellent moment de lecture.

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5 novembre 2013

Mâm de Kim thuy

Mãn est le nom d'une jeune femme protégée par l'amour d'une mère  inquiète: elle sait qu'elle ne sera pas toujours auprès de sa fille. Lui trouver  un vieux mari est, pense-t-elle, la solution idéale. Et Mãn se retrouve épouse  d'un restaurateur vietnamien exilé au Québec.  

En cuisine, devant la chaleur des fourneaux, elle n'a guère le temps de rêver  mais ses gestes lui chuchotent le passé. Un ingrédient puis un autre, une  crevette caramélisée, une soupe parfumée, un gâteau à la banane... l'ordinaire  devient exceptionnel et la clientèle afflue chez Mãn et son  époux.  

Un superbe livre ( à l'image de Ru, le précedent de Kim Thuy), très bien écrit, très dense, plein de saveurs culinaire.... un excellent moment ...parce que j'aime le vietnam !

 

3 novembre 2013

Le quatrième mur de Sorj Chalandon

L'idée de Sam était folle. Georges l'a suivie. Réfugié grec, metteur en scène, juif en secret, Sam rêvait de monter l'Antigone d'Anouilh sur un champ de bataille au Liban. 1976. Dans ce pays, des hommes en massacraient d'autres. Georges a décidé que le pays du cèdre serait son théâtre. Il a fait le voyage. Contacté les milices, les combattants, tous ceux qui s'affrontaient. Son idée ? Jouer Anouilh sur la ligne de front.
Créon serait chrétien. Antigone serait palestinienne. Hémon serait Druze. Les Chiites seraient là aussi, et les Chaldéens, et les Arméniens. Il ne demandait à tous qu'une heure de répit, une seule. Ce ne serait pas la paix, juste un instant de grâce. Un accroc dans la guerre. Un éclat de poésie et de fusils baissés. Tous ont accepté. C'était impensable.Et puis Sam est tombé malade. Sur son lit d'agonie, il a fait jurer à Georges de prendre sa suite, d'aller à Beyrouth, de rassembler les acteurs un à un, de les arracher au front et de jouer cette unique représentation.
Georges a juré à Sam, son ami, son frère. Il avait fait du théâtre de rue, il allait faire du théâtre de ruines. C'était bouleversant, exaltant, immense, mortel, la guerre. La guerre lui a sauté à la gorge. L'idée de Sam était folle. Et Georges l'a suivie.

L'idée était folle et belle....l'écriture est belle et forte...mais c'est la guerre et d'une violence terrible,
peut être que je n'avais envie de lire cette violence cruelle,
je vous laisse décider de... si vous en avez envie!

2 novembre 2013

La fabrique du monde de Sophie Van der Linden

 Une petite chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l'usine parce que son grand frère entrait à l'université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité. Aujourd' hui en Chine. Mei, jeune ouvrière de dix-sept ans vit, dort et travaille dans son usine. Elle rêve aussi. Confrontant un souffle romantique à l'âpre réalité, La Fabrique du monde est une plongée intime dans un esprit qui s'éveille à l'amour, à la vie et s'autorise, non sans dommage, une perception de son individualité.

Un petit livre qui se lit très vite, plein de fraîcheur et de lourdeur...parce que vivre dans ces conditions, cela interroge ! un beau moment de lecture

21 octobre 2013

Heureux les heureux de Yasmina Reza

Dans le 95, qui va de la place Clichy à la porte de Vanves, je me suis souvenue de ce qui m'avait enchaînée à Igor Lorrain. Non pas l'amour, ou n'importe lequel des noms qu'on donne au sentiment, mais la sauvagerie. Il s'est penché et il a dit, tu me reconnais ?J'ai dit, oui et non. Il a souri. Je me suis souvenue aussi qu'autrefois je n'arrivais jamais à lui répondre avec netteté. – Tu t'appelles toujours Hélène Barnèche ? – Oui.  – Tu es toujours mariée avec Raoul Barnèche ? – Oui.
J'aurais voulu faire une phrase plus longue, mais je n'étais pas capable de le tutoyer. Il avait des cheveux longs poivre et sel, mis en arrière d'une curieuse façon, et un cou empâté. Dans ses yeux, je retrouvais la graine de folie sombre qui m'avait aspirée. Je me suis passée en revue mentalement. Ma coiffure, ma robe et mon gilet, mes mains. Il s'est penché encore pour dire, tu es heureuse ?J'ai dit, oui, etj'ai pensé, quel culot.  Il a hoché la tête et pris un petit air attendri, tu es heureuse, bravo '.

J'ai aimé l'accumulation de situations, tous ces petits tableaux de gens "soit-disant" heureux...
j'ai passé un bon moment.

 

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6 octobre 2013

Esprit d'hiver de Laura Kasischke

En ce matin de Noël, Holly se réveille, en retard, hantée par un funeste pressentiment : l'impression que, quand elle est partie en Russie avec son mari seize ans plus tôt pour adopter Tatiana, quelque chose les a suivis jusque chez eux. Tandis qu'Holly tente de dissiper cette angoisse inexplicable, son mari, Eric, part en hâte pour l'aéroport où il doit retrouver ses parents venus fêter Noël avec eux.
Très rapidement, les incidents s'enchaînent : un blizzard fulgurant se lève et interrompt progressivement toute possibilité de circulation automobile sur les routes environnantes. Alors qu'Eric se retrouve bloqué à l'hôpital où il a dû conduire d'urgence ses parents, les autres invités se décommandent successivement. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana. Se met alors en place un huis clos hivernal au fil duquel le comportement de sa fille apparaît de plus en plus étrange et incohérent.

Waouh c'est terrible ! Si vous êtes trop sensibles, évitez !
sinon, excellent huis clos, la tension monte crescendo... j'avais tout imaginé sauf...ça....

1 octobre 2013

La servante du seigneur de Jean-louis Fournier

Ma fille était belle, ma fille était intelligente, ma fille était drôle... Mais elle a rencontré Monseigneur. Il a des bottines qui brillent et des oreilles pointues comme Belzébuth. Il lui a fait rencontrer Jésus. Depuis, ma fille n'est plus la même. Elle veut être sainte. Rose comme un bonbon, bleue comme le ciel.

J'ai lu ce petit livre en d'une seule traite...une heure sans doute
maintenant reste à comprendre, s'interroger, philosopher..."vos enfants ne sont pas vos enfants" dit khalil Gibran,
leur vie et leurs choix leur appartiennent même si nous ne sont pas d'accord et je comprend aussi très bien la souffrance du père....à méditer !

23 septembre 2013

Avoir un corps de Brigitte Giraud


Avoir un corps est la trajectoire d'une enfant qui devient fille, puis femme, racontée du point de vue du corps, une traversée de l'existence, véritable aventure au quotidien où il est question d'éducation, de pudeur, de séduction, d'équilibre, d'amour, de sensualité, de travail, de maternité, d'ivresse, de deuil et de métamorphoses.
L'écriture au réalisme vibrant, sensible et souvent drôle, interroge ce corps qui échappe parfois, qui ravit ou qui trahit. Un roman qui rappelle que la tête et le corps entretiennent un dialogue des plus serrés, des plus énigmatiques.

J'ai beaucoup aimé de livre qui passe du avoir un corps à être...Brigitte Giraud écrit décidement bien !
un livre que je vous conseille (malgrés quelques longueurs peut être une période de la vie qui m'a moins touchée!)

4 septembre 2013

Petites scénes capitales de Sylvie Germain

Petites Scènes capitales conjugue les tragédies. Politique, familiale, amoureuse. Mais qu'elle évoque les camps et Mai 68 — parfois naïvement —, qu'elle décrive la quête obstinée de l'amour chez ces abandonnés de la tendresse, Sylvie Germain n'est jamais aussi poignante que lorsqu'elle se penche sur les mille et une rédemptions possibles. Parce qu'ils sont sensibles à la nature ou à l'art, ouverts à leurs échos infinis, ses handicapés de l'être comme du corps trouvent les voies de l'harmonie. Malgré leurs souffrances. Et de mot en mot, ou plutôt de note en note, l'écriture de la romancière les accompagne de sa grâce amie. Se fond dans les paysages et les esprits. Devient l'ondoyant et apaisant reflet des coeurs et des âmes. — Fabienne Pascaud

Je partage avec vous cette critique plutôt qu'un résumé. je suis une fan de Sylvie Germain, ce livre là est accessible à tous, avec une lecture à plusieurs niveaux ( j'ai prévu de le relire parce qu'il m'a beaucoup questionné) , une écriture superbe, tellement poétique que je lis et relis souvent des passages.
Bref, j'ai adoré et je vous recommande vivement.

30 août 2013

Immortelle randonnée de Jean-Christophe Ruffin

Jean-Chistophe Rufin a suivi à pieds, sur plus de 800 km, le "Chemin du Nord" jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle. Beaucoup moins fréquenté que la voie habituelle des pèlerins, cet itinéraire longe les côtes basque et cantabrique puis traverse les montagnes sauvages des Asturies et de Galice. Chaque fois que l'on m'a posé la question 'Pourquoi êtes-vous allé à Santiago ?', j'ai été bien en peine de répondre.
Comment expliquer à ceux qui ne l'ont pas vécu que le Chemin a pour effet sinon pour vertu de faire oublier les raisons qui ont amené à s'y engager ? On est parti, voila tout. Galerie de portraits savoureux, divertissement philosophique sur le ton de Diderot, exercice d'autodérision plein d'humour et d'émerveillement, 'Immortelle randonnée' se classe parmi les grands récits de voyage littéraires.
On y retrouvera l'élégance du style de l'auteur du Grand Coeur et l'acuité de regard d'un homme engagé, porté par le goût des autres et de l'ailleurs. Evene

J'ai passé un excellent moment ! quel humour et en même temps quelle justesse dans les émotions, les sentis... bref je vous recommande vivement.

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