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Bribes de mots

5 avril 2007

musique d'une vie

Au pupitre, le chef d’orchestre

Rejoue le concert de sa vie

Farandoles de notes,

Rondes virevoltantes,

Insouciance enfantine.

Sa baguette pointe

Les gammes écorchées

D’un clavier désaccordé

Noires écrasantes de doutes.

Il attaque Vivaldi

Le printemps explose

Croche, double croche

Crescendo en accords majeurs

Pause, silences….

Blanches, soupirs….

Les notes s’égrainent

Au fils d’un dernier concerto.


PS: musique d'une vie est un excellent livre d'Andreï makine!

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31 mars 2007

portrait de papé

Ce que je sais de lui c’est qu’il portait une petite moustache courte, toujours bien taillée, des lunettes rondes, qu’il ne sortait jamais sans son chapeau.

Ce que je sais de lui c’est qu’il travaillait à la mercerie avec une blouse grise, qu’un sou était un sou, que c’était Monsieur Jean qui l’aidait au magasin et qu’après c’est son fils qui lui a succédé.

Ce que je sais de lui c’est qu’il était trésorier, conseiller presbytéral, qu’au temple il s’asseyait toujours au premier rang à droiteet que sa famille s’installait à gauche.

Ce que je sais de lui c’est que le jour de son anniversaire, il donnait de l’argent à chacun de ses enfants, que sa femme lui offrait un bouquet d’œillets et qu'il montait au cimetière du crêt de roc poser ces fleurs sur la tombe de sa mère et qu’ainsi il la remerciait.

Ce que je sais de lui c’est qu’il a reçu une balle dans la jambe pendant la guerre, qu’il a été soigné par la comtesse d’Eu et qu’il est reparti combattre.

Ce que je sais de lui c’est que pendant le repas il écoutait les informations à la radio et qu’il exigeait le silence.

Ce que je sais de lui  c’est qu’il avait acheté une chenard pour aller en Haute Loire.

Ce que je sais de lui c’est qu’il était ardéchois.

Ce que je sais de lui c’est qu’il n’était pas bavard.

Ce que je sais de lui c’est qu’il avait emmené sa femme à Paris pour la naissance de leur petite fille Danièle.

Ce que je sais de lui c’est qu’il me donnait la main sur la photo jaunie.

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31 mars 2007

portrait de mamé

J’ai dans mon album photo quelques clichés de ma grand-mère Alphonsine, nous avons soufflé ensemble les bougies de mes quatre premiers anniversaires, toi, c’étaient tes derniers, nous étions, à quelques heures près, nées le même jour.

Petite dame toute menue aux longues robes noires, tu ne t’habillais qu’en noir, dans le décolleté de ton corsage, de fines dentelles cachaient des cicatrices, ton élégance tenait à peu de choses, peut être à tout ce noir auréolé de ta chevelure blanche, le dimanche tu portais un chapeau à voilette pour aller au concert. Ton regard paraissait lointain, tous ces petits enfants t’ennuyaient, tu aurais voulu lire, écrire à ton amie Julie partie à Paris, jamais tu n’as pu exercer ton métier d’institutrice, les enfants sont venus trop vite, la guerre, encore des enfants, pas de répit, la maison était ton seul univers.

Quelques escapades à la campagne, toujours de noir vêtue, entourée par la famille, prisonnière des tiens : pourquoi n’ai-je jamais rencontré ton sourire ? j’ai retrouvé tes carnets remplis de citations, d’extraits de livres, d’articles de journaux…. je les ai ajouté aux miens.

30 mars 2007

C'est fou ce qu'un poisson....

Consigne: le poisson était sur le dos

Dimanche, Marine me confie son poisson rouge, pourquoi pas !

Le poisson tourne en rond, tourne en rond, tournnnnnnnne en rondddddd, tourbillon incessant, les yeux dans les yeux, aspirée par la spirale de ses circonvolutions le vide m’encercle, me tenaille, je me tape la tête aux parois de verre, enfermée au tréfonds de mes entrailles, pas d’échappatoire, rouge, rouge sang flotte dans l’eau du bocal, bruit  de verre cassé, j’ouvre les yeux, le poisson était sur le dos.

Dimanche suivant, Marine …. ton poisson a passé d’excellentes vacances, je crois bien qu’il a rajeuni, il est un peu plus mince, plus rouge, plus vigoureux et son bocal est comme neuf….

Ne me confiez plus jamais de poissons rouges !

30 mars 2007

Les murs bleus

de Cathy Ytak

Un beau roman historique sur la guerre d’Algérie et sur la guerre conjugale. Viols, violence conjugale, insoumission, désertion sont au programme dans une intrigue finement construite où se répondent des événements qui s’étendent sur sept ans et trois continents. Antoine, après une désertion de l'armée française en Algérie et un exil de 7 ans au Brésil, retrouve enfin son Paris d'origine. En abordant cette plaie jamais refermée de la guerre d'Algérie, Cathy Ytak n'a pas choisi la facilité. Sujet à la fois glissant et très souvent traité, il est difficile d'en faire un roman sans tomber dans les clichés ou sombrer dans le mélodrame. Pourtant, l'auteur s'en tire ici avec facilité. Par son écriture lucide mais pudique, elle parvient à rendre palpable l'incompréhension sourde à laquelle se heurte ce déserteur malgré l'ancienneté des faits.
Emouvante rencontre d'un homme et d'un petit garçon aveugle.

Cathy Ytak

Cathy Ytak est née le 16 juin 1962, en Seine-Saint-Denis, près de Paris.
Après des études de graphisme et de reliure artisanale, elle fait de nombreux petits boulots : des ménages et des surveillances de cantine, du dessin archéologique et de la reliure, des vacations dans un centre de tri P.T.T et des gardes d'enfants.
Puis elle travaille pendant sept ans dans un magasin de photo.
Animatrice bénévole dans des radios libres (Radio Libertaire et Radio País), elle se dirige ensuite vers le journalisme professionnel et l'écriture .Elle travaille pendant deux ans comme attachée de presse pour les Editions Encrage, à Amiens, puis devient lectrice pour les éditions Denoël de 1996 à 1998.
Et elle écrit des romans, aussi bien pour les enfants que pour les ados et les adultes.
Elle partage son temps entre la région parisienne et un petit village du Haut-Doubs.

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26 mars 2007

haikus du printemps

            Pluie du printemps
toute chose en devient
           Plus belle

                       Chiyo-ni

           Cueillant une violette
Le coeur faible
             Du printemps

                         Gyôdai

           La cueillir quel dommage
La laisser quel dommage!
            Ah cette violette

                            Naojo

             Au clair de lune
Le prunier Blanc redevient
              Un arbre d'hiver

                              Buson

20 mars 2007

les chaînes du passé

Dédié aux enfants Xtraordinaires.

Les chaines se déchainent

Abiment, les gènes

Sans gêne s’emmêlent

Se cassent, ils sont fragiles

Ils se transmettent

Silencieux…..

Pardon.

L’arbre a des racines solides

Sa sève inconsciente

S’étale, s’insinue même dans

Les branches brisées par la  guerre

Les branches cisaillées, mémoire

Des  bourgeons sans vie,

Les branches chargées de fruits,

Lourdes de progénitures

Sa sève inconsciente

Nous nourrit de générations

En générations

Brisons les chaines du passé !

19 mars 2007

silence d'enfant

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consigne: incipit:"il faut que je vous dise...j'ai menti"


silence d'enfant

Il faut que je vous dise…j’ai menti, je n’étais encore qu’un gamin, la journée à l’école s’était plutôt mal passée avec la leçon de calcul et les tables de multiplication le matin, trop de fautes à la dictée de l’après midi, la maitresse n’était pas contente…alors j’ai décidé de rentrer par l’étang, les yeux rivés sur le chemin, j’ai ramassé des beaux cailloux bien plats, ronds, ovales, lisses, les meilleurs pour les ricochets, oui parce qu’en ricochets je suis excellent, même qu’une fois, mon caillou il a traversé tout l’étang, c’était comme un feu d’artifice tous ces ronds qui se propageaient à la surface de l’eau , l’étang il était plus pareil tout ridé de vaguelettes, j’étais tellement fier. Ce jour là, je caressais du bout des doigts mes cailloux, prêt pour un nouvel exploit, quand j’entendis derrière un bosquet des rires étouffés, des bruits de feuilles froissées, de frôlements, des soupirs….je m’accroupis et cherchais des yeux…je vis une jupe relevée, un homme à moitié nu, je n’ai pas tout de suite reconnu mon père, mais j’ai bien entendu la voix de la boulangère…je n’ai plus osé bouger et ce n’est qu’après, quand ils sont passés près de moi que je l’ai vu, lui. Quand je suis rentré à la maison, il était tard,  papa était fâché, il m’a demandé où j’avais trainé, j’ai baissé la tête, j’ai dit : « chez le Jeannot, on a joué », il n’a pas vu mes yeux rougis par les larmes, maman elle a dit que c’était pas grave. Les années ont passé, hier on a enterré la boulangère, j’ai bien vu que mon vieux père il était très triste, pas moi.

18 mars 2007

Xtraordinaire

Le handicap, qu'il soit physique ou mental
dérange, interroge, questionne.

Le handicap c'est pas toujours l'affaire des autres
parfois la vie bascule si vite.

Chacun peut y être confronté un jour
et personne n'est jamais prêt.

J'ai rencontré une partie de l'équipe de l'association Xtraordinaire
Ils sont jeunes et dynamiques

Ils ont un super projet d'expédition
ils ont besoin du soutien de tous,
concernés ou pas par le handicap mental

Allez voir leur site et vous comprendrez!
Moi, je leur dis BRAVO

www.expeditionxtraordinaire.com

www.xtraordinaire.org

18 mars 2007

jambo: shih tzu

IMG_7337A

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bilan de santé: à repris du poil de la bête!
en pleine forme après un passage chez le toiletteur!

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